Placement en EHPAD : qui décide ?

Qu’il s’agisse d’un placement temporaire ou définitif, le choix d’envoyer une personne âgée en EHPAD ne se fait pas à la légère. Passé un certain âge, les changements sont difficiles à vivre. Ils doivent être amenés avec précaution, bienveillance et respect de la personne. Dans tous les cas, le placement en EHPAD repose sur une notion de consentement non optionnel : la personne âgée en possession de ses moyens décisionnaires garde le dernier mot.

Les raisons de placer un sénior dans un EHPAD

Bien que le premier entraine parfois le second, il convient de distinguer deux cas : le placement en EHPAD provisoire et le placement en EHPAD définitif.

Une personne âgée peut intégrer un EHPAD pour une durée limitée lorsque le maintien à domicile n’est pas possible pendant une certaine période. Les raisons sont variées :

– absence de l’aidant familial ou besoin de souffler, de prendre des vacances ;

– sortie d’hospitalisation avec des contraintes médicales non adaptées au domicile ;

– besoin d’une présence médicale continue, pendant une maladie de longue durée par exemple ;

– premier contact avec l’établissement en vue d’une admission définitive future.

Le placement en EHPAD définitif d’un sénior intervient lorsqu’il n’est plus du tout possible d’assurer sa sécurité et son confort à domicile. Le déménagement en maison de retraite peut aussi permettre un rapprochement familial sans avoir besoin de chercher un logement décent et adapté aux contraintes d’un parent en perte d’autonomie. Après le décès du conjoint, le départ en EHPAD aide à retrouver du lien social et à ne pas se laisser abattre.

Qui décide de placer un sénior en EHPAD ?

La décision peut venir du sénior lui-même, s’il se rend compte de ses difficultés croissantes à assurer les gestes habituels du quotidien. Mais c’est souvent la famille et/ou le médecin qui émettent l’idée d’un déménagement en EHPAD. En effet, accepter de devenir dépendant et de quitter son logement sont deux étapes difficiles pour une personne âgée, surtout si elle a vécu longtemps dans la maison ou l’appartement qu’elle occupe.

Cela ne signifie pas qu’un médecin ou un proche peut forcer le sénior à déménager. La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement parue en 2015 oblige tout établissement à rechercher le consentement éclairé de la personne accueillie. Cela signifie aussi s’adapter aux capacités de compréhension et de communication du sénior.

Pour convaincre votre parent des bénéfices à emménager en EHPAD, vous pouvez utiliser l’annuaire Conseil Dépendance et prendre rendez-vous avec le ou les établissements de votre choix. Une première visite des locaux et une rencontre avec l’équipe sont parfois tout ce qu’il faut pour faire changer d’avis une personne âgée réfractaire.

Attention : en cas de mise sous tutelle, c’est le tuteur de la personne âgée qui décide du placement en EHPAD. Un proche peut demander une telle procédure si le sénior fait état de signes de démence ou de sénilité avancés. Mais le consentement reste recherché par tous les moyens possibles.

Un placement validé par deux médecins

Dans un premier temps, le médecin de famille ou le médecin traitant remplit le volet médical en attestant de la nécessité du placement en EHPAD. Il doit décrire les différents soins et accompagnements dont a besoin son patient. Le certificat médical établi est fourni à l’EHPAD avec le volet administratif rempli par le sénior ou par un proche.

Dans un second temps, le médecin coordonnateur de l’EHPAD étudie la demande. Ce n’est qu’avec son aval que la structure pourra accueillir le sénior. L’avis est rendu en fonction des capacités matérielles et humaines de l’établissement, mais aussi selon les spécificités de prise en charge du sénior (par exemple troubles mentaux, Alzheimer développé, handicap physique douloureux, etc.).

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